Prévention/Dépistages
Thèse d’Anna BERGER et Jérémie DAUVERGNE
Résumé
L’augmentation des échouements massifs d’algues Sargasses sur les Petites Antilles et la libération de gaz toxiques qu’elles génèrent suscitent un intérêt majeur, de par l’impact possible sur la population. Il n’existe qu’un faible nombre d’études, portant sur la population générale ou en situation professionnelle, effectuées sur de petits effectifs avec des niveaux d’expositions peu documentés. L’objectif est de faire une première estimation en ligne sous forme de questionnaire anonyme grand public des symptômes ressentis en population potentiellement en relation avec l’émanation d’H2S provenant de bancs d’algues sargasses échoués durant l’été 2018 sur les Petites Antilles selon 3 degrés d’exposition différents. Cette étude permet aussi d’estimer le vecteur « média » des réseaux sociaux dans une enquête de santé environnementale dans un contexte subaigu en population circonscrite. Portant sur 5396 personnes, cette étude souligne l’importance du sujet en population, les résultats mettant en lumière une relation entre des symptômes chroniques ORL, oculaires, pulmonaires, neurologiques et digestifs, avec le niveau d’exposition à H2S en provenance des échouements. Des mesures de limitation de l’impact de ces échouements doivent être organisées et anticipées sur les côtes Caraïbes.
Thèse de Florian DELECROIX – Octobre 2018
Introduction :
Une étude des connaissances, attitudes et comportements relatifs à la protection solaire chez des enfants de CM1, a été réalisée en Martinique en 2018. Cette étude retrouve un manque de connaissances en matière de prévention solaire chez les enfants ainsi que des comportements solaires à risques sur la plage et à l’école. Suite à cette étude, une campagne de prévention solaire a été mise en place dans ces écoles. L’objectif était d’évaluer le rôle de cette campagne de prévention sur les connaissances, les attitudes et les comportements relatifs à la protection solaire chez ces mêmes enfants actuellement en classe de CM2, en Martinique.
Matériels et méthodes :
L’étude a été réalisée de manière prospective, multicentrique, transversale, sur la base d’un auto-questionnaire. Elle s’est déroulée chez les enfants de CM2 au sein de vingt classes dans sept écoles du secteur sud de la Martinique. L’étude s’est déroulée en deux phases. La première phase, de novembre à décembre 2018, correspondait à la campagne de prévention. Des cours furent réalisés dans les classes. Des flyers ainsi que des casquettes ont été distribués aux élèves. La deuxième phase, de mai à juin 2019, a permis d’évaluer les connaissances et les comportements des élèves par le biais d’un auto-questionnaire de 25 questions rempli en classe. Il portait sur les principales caractéristiques socio-démographiques, une estimation du phototype selon Fitzpatrick, les antécédents de brûlures solaires, les modalités de protections solaires à la plage et à l’école, les connaissances des recommandations de protection solaires ainsi que les connaissances de l’effet du soleil sur la santé.
Résultats :
Sur 456 élèves, 255 questionnaires ont été complétés (consentements éclairés des parents.)
L’étude comparative avant/après a eu lieu sur les 228 élèves ayant participé aux études de 2018 et de 2019. Le sex ratio H/F était de 0,96 et l’âge moyen était de 10,6 ans. Sur les 228 élèves, 59,2% se souvenaient des cours sur le soleil ayant eu lieu dans l’école en début d’année. Les connaissances des enfants en matière de protection solaire semblent améliorées par rapport à l’étude de 2018. En effet, 67,1% des élèves savaient que le soleil peut provoquer des problèmes de santé contre 46 % avant la campagne de prévention. Concernant la crème solaire 67,1% des élèves savent qu’il faut l’appliquer toutes les 2 heures contre seulement 51,4% avant la campagne de prévention. Concernant les comportements à la plage, l’application de crème solaire reste identique avec seulement 15,3% des enfants qui en applique toutes les 2 heures, contre 17% avant la campagne de prévention. Cependant l’utilisation des moyens de protection mécanique semble être globalement meilleure. À l’école, le comportement reste globalement identique. Seul le port de la casquette pendant le sport semble s’être amélioré avec 45,6% des élèves qui l’utilisent contre seulement 37% en 2018. Enfin, le nombre de coups de soleil a légèrement augmenté avec 46,5 % des élèves qui affirment avoir eu un coup de soleil durant les 6 mois précédant l’étude contre 42% des élèves en 2018.
Discussion :
L’étude avant/après, montre que la réalisation de cours de prévention solaire au sein des
écoles permet d’améliorer les connaissances des enfants en matière de protection solaire. Cela a permis une amélioration modérée de l’utilisation des moyens de protections solaires. La campagne de prévention ne semble pas avoir permis une diminution du nombre de coups de soleil chez les enfants. Il serait souhaitable d’effectuer cette campagne chez des enfants plus jeunes et de façon répétée afin de pouvoir modifier leurs comportements.
Thèse de Sophie GUFFROY – Octobre 2018
Introduction :
L’exposition solaire pendant l’enfance en milieu tropical est peu documentée, à l’exception de certaines régions anglophones (Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Floride), alors que la surexposition aux UV pendant l’enfance est un facteur de risque certain de mélanome à l’âge adulte. En particulier, il n’existe à notre connaissance aucune étude française publiée sur les risques solaires en milieu scolaire tropical.
L’objectif était d’évaluer les risques relatifs à l’exposition solaire chez des enfants scolarisés en niveau CM1, en Martinique, ainsi que leurs connaissances sur la prévention solaire.
Matériel et méthodes :
Il s’agissait d’une enquête par auto-questionnaire réalisée en Martinique de Janvier à Avril 2018 chez les enfants de CM1 de vingt classes sur sept écoles du secteur Centre, Sud Caraïbe. 26 questions portaient sur les principales caractéristiques sociodémographiques, une estimation du phototype sur la base du questionnaire de Fitzpatrick (type I, II, III de Fitzpatrick regroupés en clair et IV, V, VI en foncé), les principales modalités de protection solaire, les accidents d’exposition solaire dans la vie de tous les jours et en milieu scolaire. Ce questionnaire était complété d’un questionnaire à destination des enseignants.
Résultats :
Sur 442 élèves, 287 questionnaires ont été complétés (consentements éclairés des parents). Le sex-ratio H/F était de 1, l’âge moyen de 9,3 ans. 76% des enfants s’estimaient d’origine antillaise ou métis et 18,8% métropolitains. 48,4% correspondaient à un phototype clair. 40,8% déclaraient avoir eu au moins un coup de soleil (CDS) sur les 6 derniers mois, et 5,6% avoir déjà eu un CDS « grave » (avec des phlyctènes ou nécessitant une prise
médicamenteuse ou une hospitalisation). Six de ces CDS « graves » étaient survenus chez des enfants de peau foncée et 10 chez des enfants à peau claire. 16,4% des enfants déclaraient avoir déjà eu un CDS à l’école. Les connaissances des enfants étaient assez bonnes, de manière hétérogène selon les questions. Seulement 46,3% des élèves savaient que le soleil peut engendrer des problèmes de santé. 43,2% des élèves pensaient que les nuages les protègent efficacement du soleil. Cependant, 94,7% des enfants savaient que la crème solaire sert à protéger la peau, mais seulement 51,4% savaient qu’il faudrait l’appliquer toutes les deux heures.
Discussion :
Nos résultats fournissent des données originales sur les risques solaires dans un exemple de milieu scolaire tropical français. Il paraît nécessaire de déployer des moyens de prévention solaire adaptés aux activités scolaires récréatives ou sportives, ce que nous allons mettre en place dans l’année.
Thèse d’Olivier Castex – Mars 2018
Objectifs : L’objectif de cette étude est d’analyser les représentations sociales liées au suicide et au comportement suicidaire chez les médecins libéraux de la Martinique et d’identifier les freins et les leviers afin d’améliorer la prévention du suicide.
Méthode : Etude qualitative, analytique transversale, auprès des médecin libéraux de Martinique. Un questionnaire a été envoyé par mail via les listings de l’URML Martinique et le recueil des données a été réalisé de manière anonyme via monkeysurvey.
Résultats : L’analyse des réponses retrouve une bonne connaissance de l ‘épidémiologie du suicide parmi les médecins libéraux martiniquais. 52,8% de médecins a refusé de répondre à nos questions portant spécifiquement sur le suicide, ceci nous interroge sur l’existence d’un malaise face au suicide. A travers l’analyse des représentations sociales du suicide chez les médecins libéraux, des spécificités ont put être mis en évidence : l’isolement et la dépression sont peu associés au suicide en Martinique, ainsi qu’une stigmatisation des suicidés. Il ressort aussi de notre étude que, selon les médecins libéraux, le regard des autres est un facteur important pour le passage à l’acte dans notre île.
Conclusion : l’amélioration de la formation des professionnels de santé grâce à des formations prenant en compte ces spécificités locales pourraient être proposé afin de permettre aux soignants d’identifier les signes que le suicidaire peut manifester et d’écouter le malaise exprimé par le suicidant.
Thèse de Mme Marion VILLARD – Mai 2016
Introduction :
Les kitesurfeurs sont soumis en Martinique à un niveau extrême d’ensoleillement en raison de la position tropicale et de la réflexion du rayonnement UV en milieu maritime. Il existe des recommandations internationales de protection solaire, mais non spécifiques des conditions extrêmes d’ensoleillement. Il n’existe aucune publication sur la photoprotection des kitesurfeurs en zone tropicale.
L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les connaissances et comportements des kitesurfeurs concernant l’exposition aux rayonnements solaires et leur recours à une protection solaire sur l’ile de la Martinique.
Matériels et Méthodes :
Les kitesurfeurs majeurs résidant ou en vacances en Martinique ont complété un questionnaire auto-administré entre le 20 janvier et le 23 février 2016 sur les plages du Vauclin et des Trois Ilets de la Martinique. Une enquête plus qualitative par entretien face à face a également été menée auprès de 5 kitesurfeurs.
Résultats :
Sur les 106 kitesurfeurs ayant complété le questionnaire, 92 ont été inclus dans l’étude, 26 femmes et 66 hommes de phototype clair, âgés en moyenne de 35 ans pour les femmes et 38 ans pour les hommes, pour moitié en vacances sur l’ile de la Martinique. 61 % des kitesurfeurs connaissaient la fréquence d’utilisation et le renouvellement de la 13 crème solaire. En pratique 67 % d’entre eux utilisaient la crème solaire sur la quasitotalité de leur session de kite surf.
Plus de 90 % des kitesurfeurs ont eu recours à une protection vestimentaire type lycra, bermuda. 55 % et 27 % utilisaient respectivement les lunettes de soleil et le couvre chef. 74 % déclaraient avoir eu un coup de soleil au cours des 6 derniers mois. La totalité des coups de soleil sévères étaient survenus chez les vacanciers.
Conclusion :
Malgré de bonnes connaissances théoriques, les kitesurfeurs se protègent insuffisamment, notamment en ce qui concerne l’utilisation de lunettes et d’un couvre chef, et la fréquence des coups de soleil est élevée, les ¾ ayant déclaré un coup de soleil au cours des 6 derniers mois. Les vacanciers semblent beaucoup plus à risque que les résidents quant à la survenue de coups de soleil sévères. Il conviendrait de mettre en place des stratégies de prévention solaire ciblées (médecins généralistes, écoles de kitesurf) et les moyens de prévention devraient être optimisés (stick écran – masque de vue – casque).
Thèse de Mme Marie DAUTY – Novembre 2014
Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont en recrudescence en France, mais également en Martinique, département qui nous intéresse pour notre travail.
Après vingt ans d’évolution de l’épidémie, l’infection par le VIH/SIDA reste toujours un problème de santé publique en termes de morbi-mortalité malgré l’existence des traitements antirétroviraux.
Pourtant, les études récentes sur les attitudes et les connaissances de la population générale démontrent une banalisation de l’infection, un désintérêt pour les campagnes de prévention et une sous information perçue au sein de toutes les catégories d’âge.
Les adolescents, du fait de leur prochaine entrée dans la sexualité représente une population de choix pour la prévention du VIH mais aussi pour toutes les infections sexuellement transmissibles. Il est donc nécessaire d’intervenir dès l’âge scolaire, il en va de la responsabilité de notre système éducatif.
C’est dans cet esprit qu’est dispensée une éducation à la sexualité dans les établissements du second degré français, obéissant à des objectifs réglementés depuis 2003. Ce programme de prévention des risques s’appuie sur l’enseignement des sciences de la vie et de la terre (SVT), mais aussi sur des séances d’éducation à la sexualité et des actions ponctuelles participant à la prévention des IST. Il prévoit au sein des établissements scolaires du second degré la mise en place d’espaces d’affichage, la distribution de dépliants informatifs et la mise à disposition de préservatifs.
Ce dispositif parait complet, mais dans quelle mesure est-il déployé ? Selon une étude menée en 2008-2009 sur échantillon représentatif des collèges et lycées français, 94% des 12 établissements proposaient des actions d’éducation à la sexualité, mais seuls 49% répondaient aux critères minimaux de cohérence d’une politique éducative de la santé.
Tout programme de promotion de la santé doit faire l’objet d’évaluations. Les données quantitatives concernant la mise en oeuvre globale du dispositif prévue dans le cadre réglementaire de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire ne sont pas disponibles concernant les Antilles et la Guyane.
En Martinique, quel est l’état des lieux ?
Thèse de Mr Barthélémy LAFON-DESMURS – Octobre 2014
L’épidémie à VIH n’est pas contrôlée malgré les politiques de dépistage actuelles. Les institutions élargissent les indications au test VIH, allant même jusqu’à le conseiller pour tout adulte de 15 à 70 ans. Cependant, les pratiques de dépistage en médecine générale ne sont pas en adéquation avec ces recommandations. La Martinique est un département très touché par l’épidémie au niveau national. Nous avons voulu faire un état des lieux des pratiques de dépistage de l’infection par le VIH par les généralistes en Martinique.
Il s’agissait d’une étude descriptive réalisée par auto-questionnaire en ligne diffusé via la mailing-liste de l’URPS à 280 médecins généralistes sur les 285 recensés sur l’île. La durée de recueil était de 8 semaines. Cinq relances ont été faites par mail et un rappel téléphonique a été réalisé à 1 mois du début du recueil. Les médecins et internes remplaçants étaient exclus de l’étude.
Les médecins généralistes étaient d’importants prescripteurs avec une médiane de 10 tests VIH prescrits sur le dernier mois (Q1=5 ; Q3=15). Ils avaient une opinion favorable du dépistage généralisé (entre 53,8% et 90,6%). Près des deux tiers des praticiens (63,5%) étaient à l’initiative de la prescription. Des pratiques erronées étaient notées, comme une prescription peu systématique du test en cas de tuberculose ou de 1ère contraception. 66% des médecins notaient au moins un obstacle à la proposition du dépistage.
Les généralistes installés en Martinique sont d’importants prescripteurs de dépistage. Cependant, il persiste des pratiques erronées. Il serait judicieux de mener d’autres études afin d’explorer les freins au dépistage et de pouvoir en améliorer l’offre.
Thèse de Mme Arielle SAINT ANGE – Janvier 2014
Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes à travers le monde. Malgré une diminution significative de l’incidence et de la mortalité de ce cancer par les stratégies de dépistage instaurées depuis les années 70, le développement des lésions précancéreuses perdure. Cependant, le cancer reste encore important, notamment en Martinique, où il représente un véritable problème de santé publique. Depuis 2007, deux vaccins préventifs sont disponibles en France et constituent un outil de prévention primaire : le Gardasil et le Cervarix. En raison de l’âge recommandé pour la vaccination, les médecins généralistes sont les principaux acteurs et prescripteurs. Actuellement, il existe peu de données concernant les opinions des médecins et de la population en Martinique, face à la vaccination antipapillomavirus. Nous essaierons, dans ce travail, de mettre en évidence les freins à la vaccination contre le cancer du col de l’utérus dans ce département, en analysant la perception des médecins généralistes d’une part, et celle des parents des jeunes filles concernées d’autre part.
Permanence des soins
Thèse de Sophie ASSOUVIE – Avril 2019
Les Médecins Régulateurs hospitaliers du SAMU-Centre 15 de la Martinique allèguent un nombre important d’appels de médecine libérale en journée. Pour répondre à cette problématique une phase d’expérimentation a été décidée par l’ARS pour étendre les plages de régulation libérale de 7h à 17h, hors permanence des soins ambulatoires libérale. L’objectif de notre étude est d’identifier les critères de choix qui conduisent les patients à privilégier l’appel au centre 15 en journée, dans le cadre des soins non programmés.
Nous avons recontacté par téléphone, au Centre 15 de Fort de France en Martinique, du 1er au 30 Avril 2018, de 7h à 17h, les patients orientés par l’Aide à la Régulation de Médecine libérale au médecin régulateur libéral. Un questionnaire unique était posé à chaque patient, pour identifier les raisons de leur appel au centre 15 à la place du médecin traitant, pour des questions de médecine ambulatoire.
1 patient sur 4 a été rappelé, avec 234 réponses obtenues : 80% des patients n’avaient pas tenté de contacter leur Médecin Traitant et 43% d’entre eux estimaient que leur problème était très urgent, or 29% des appels ont abouti à un conseil médical et 23% des patients ont été réadressés à un Généraliste ; 30% ont dit que leur médecin traitant était difficile à joindre, 70 % ont affirmé que le cabinet n’était pas ouvert au moment de l’appel et 16% ont dit que leur médecin ne répondait pas au téléphone.
Les deux critères principaux expliquant que les patients n’appelaient pas leur Médecin traitant en premier sont : le ressenti de l’urgence par le patient et la difficulté à joindre les médecins généralistes. Pour pallier à ce problème, il conviendrait de procéder à un programme d’éducation de la population et de réorganiser l’offre de soins sur le territoire.
Thèse de Mr Alexandre PIEL – Juin 2015
Introduction :
La permanence de soin ambulatoire (PDSA) est une structure en évolution, en particulier depuis l’arrivée des maisons médicales de garde (MMG). L’objectif de cette étude était de s’informer sur l’opinion des médecins généralistes concernant la PDSA en Martinique en 2013.
Méthode :
Une étude qualitative semi-directive a été réalisée auprès de médecins généralistes participants ou non à la PDSA, répartis sur la Martinique, échantillonnage réalisé en variation maximale. L’analyse des résultats a été effectuée après retranscription, par deux investigateurs au moyen d’un codage thématique.
Résultats :
Le seuil de saturation a été obtenu après 16 entretiens ; 19 médecins (9 participants et 10 non participants à la PDSA) ont été inclus entre Juillet 2013 et 0ctobre 2013. Les interviewés étaient globalement satisfaits de l’organisation de la PDSA, de la suppression de la garde en nuit profonde, et des MMG. Des problèmes persistaient en rapport avec la structure du Marin, les communes éloignées des MMG, et le rapport conflictuel des médecins avec l’ARS. La charge de travail, l’absence d’affinité pour les urgences et le sentiment d’inutilité de la garde étaient les principaux arguments contre la PDSA. Les participants étaient motivés par un devoir déontologique. Ils considéraient la PDSA utile dans sa mission de désengorger les urgences et la nécessité d’une médecine de proximité à toute heure.
Conclusion :
La PDSA au travers des MMG constitue une avancée, nécessaire dans la prise en charge du patient. Le dialogue rompu avec l’ARS et la charge de travail quotidienne du médecin constituent ses principaux obstacles.
Thèse de Mr Maxime GAUTIER – Juin 2015
En France, depuis la création de la loi du 6 janvier 1986 relative à l’aide médicale urgente et aux transports sanitaires, l’activité d’urgence est en constante augmentation. Cette loi a pour mission d’assurer une écoute médicale permanente, de déterminer et de déclencher la réponse la plus adaptée à la nature des appels, d’assurer la disponibilité des moyens d’hospitalisation publics ou privés adaptés à l’état du patient et enfin d’organiser le transport et veiller à l’admission du patient.
Depuis sa création en 1997, la régulation médicale du SAMU de Fort de France n’a cessé d’évoluer. L’incidence des appels augmente, et le nombre de cas est facile à déterminer grâce au logiciel Centaure 15, mais peu de travaux scientifiques existent à ce jour.
La simplicité et la gratuité des appels au 15, l’assurance d’être entendu et pris en charge sur tout le territoire, expliquent à la fois le succès et les excès dont il est victime. Cependant, pour faire face à cette progression constante, l’organisation et la structure de ce service sont modifiées en permanence.
Que savons-nous aujourd’hui de l’évolution du nombre d’appels entre 2006 et 2013 ? Ont-ils réellement évolué ?
Existe-t-il des pics d’appels mensuels ? Existe-t-il une différence du nombre d’appels en fonction des mois de l’année ?
Existe-t-il une différence du nombre d’appels en fonction des jours de la semaine ?
Existe-t-il une variation du nombre d’appels en fonction des heures de la journée ?
Le nombre d’appels horaire par médecin est-il conforme aux recommandations actuelles?
Y a-t-il une adéquation entre le nombre d’appels en médecine libérale et le nombre de médecins libéraux ?
Il nous semblerait donc important d’étudier avec précision l’évolution des appels, pour apporter à toutes ces questions des réponses précises et adaptées. Notre travail portera sur un seul volet, celui de la régulation en médecine libérale au SAMU centre 15 de Fort de France, et plus particulièrement sur les pics d’appels de 2006 à 2013.
Thèse du Mr Nicolas ZAVISIC – Décembre 2014
INTRODUCTION :
L’objectif principal de ce travail était d’évaluer le fonctionnement des quatre Maisons Médicales de Garde (MMG) de Martinique en 2014 (deux à Fort de France, une à Trinité et une au Marin) en tant que structures assurant une Permanence Des Soins Ambulatoire (PDSA) dont le but était de désengorger les urgences.
Les critères de jugements principaux retenus dans cette étude ont été, d’une part, la proportion de retour à domicile des patients après leur consultation dans l’une des MMG et, d’autre part, leur degré de satisfaction sur la qualité médicale et le paiement.
MATERIEL ET METHODE :
Ce travail a été réalisé à partir de deux études épidémiologiques observationnelles multicentriques.
La première, rétrospective, s’est intéressée à l’activité des quatre MMG au 1er semestre 2014 grâce aux enregistrements de données dans le logiciel informatique HELLODOC des dossiers patients consultant en MMG, complétés par les médecins effecteurs. Cette première étude a inclus 7908 patients.
La seconde étude a été prospective du 1er Juin au 30 Septembre 2014 et a évalué les MMG par des questionnaires anonymes à l’attention des patients. 370 questionnaires patients ont été récoltés. En parallèle, des questionnaires à l’attention des médecins effecteurs des MMG, des régulateurs du centre 15 et des urgentistes hospitaliers ont permis d’obtenir la vision globale des médecins participant à la permanence de soins sur les MMG.
RESULTATS :
Globalement pour les quatre MMG, nous avons observé que suite à la consultation en MMG, la proportion des retours à domicile est de 96,6%. Dans la MMG du CHU PZQ, nous avons constaté que 95,2% des consultations sont suivies d’un retour à domicile, 96,7% des consultations à la MMG de la Clinique Saint Paul sont suivies de retour à domicile, nous avons observé 98% de retour à domicile à la MMG de la Trinité, et enfin à la MMG du Marin nous avons observé 94,4% de retour à domicile.
Nous avons constaté que pour les quatre MMG confondues, 91% des patients consultant à la MMG ont été au moins «plutôt satisfaits », si ce n’est «satisfaits», de la qualité médicale de leur consultation.
Puis nous avons observé que 78% des patients consultant à la MMG ont été au moins «plutôt satisfaits », si ce n’est «satisfaits» des modalités de paiement de leur consultation.
CONCLUSION :
Les quatre MMG de Martinique semblent être une réponse cohérente et adaptée à la PDSA en Martinique en 2014.
Infectiologie
Thèse de M. Brieg COUZIGOU – Septembre 2015
INTRODUCTION :
En 2013-2014, une épidémie de Chikungunya (CHIKV) frappe la Martinique dans les Caraïbes. Le CHIKV au stade chronique, qui se définit par la persistance des symptômes à trois mois du stade aigu, a souvent été décrit. Mais les études étaient focalisées sur des populations hospitalisées ou confinées.
METHODES :
Dans cette étude prospective : les patients étaient inclus par les médecins généralistes, les maisons de garde et le centre d’appel du 15 durant le pic épidémique en Martinique, d’avril à octobre 2014. Un rappel, après trois mois, a été effectué pour récupérer des données cliniques et des données sur la qualité de vie.
RESULTATS :
509 patients ont participé à l’étude. L’âge moyen des patients était de 43,2 ans et le ratio homme femme était de 1,94. 200 patients (39,3%) avaient un stade chronique CHIKV. Dans ce groupe, 98% avaient encore des douleurs, 97% avaient encore des douleurs articulaires, 21% étaient réveillés par les douleurs, 50% se sentaient déprimés ou anxieux, 31% estiment avoir des trouble de la mémoire, la reprise du travail était difficile pour 34% d’entre eux et la reprise des activités quotidienne était difficile pour 54% des patients. Deux variables sont indépendamment associées au stade chronique, l’âge > 44 ans et le sexe (féminin) : sexe odd ratio: 2,16 IC 95% [1/14 à 3/3], âge odd ratio: 3,81 IC 95% [2,56 à 5,37].
DISCUSSION :
Cette étude démontre que le stade chronique de CHIKV est une complication fréquente du stade aigu, elle affecte plus les femmes et ceux qui ont plus de 44 ans, indépendamment du sexe. Une prise en charge pluri disciplinaire est nécessaire, en particulier dans cette population.
Asthme
Thèse de Mme Delphine POINTAIRE – Octobre 2015
L’asthme est la maladie chronique la plus courante chez l’enfant dans le monde.
De par sa morbi-mortalité et son coût pour la société, la prise en charge de cette maladie est un enjeu majeur de santé publique en France et dans le monde.
Aujourd’hui, l’asthme est une maladie chronique nécessitant un traitement de fond et un traitement de la crise. Une prise en charge optimale permet aux patients une vie normale et réduit significativement la morbi-mortalité.
Une bonne éducation thérapeutique et l’observance d’un traitement de fond permettent une meilleure gestion des crises, la diminution du nombre et de la durée des hospitalisations.
Qu’en est-il en Martinique ? La prise en charge de l’asthme en médecine de ville est-elle homogène et optimale ?
Pour répondre à ces interrogations, nous avons réalisé une enquête d’évaluation des pratiques professionnelles auprès des médecins généralistes martiniquais installés en médecine libérale en 2015.
Nous avons, dans un premier temps, réalisé une revue des recommandations françaises et internationales afin de mettre en exergue certains points clefs de la prise en charge en médecine de ville, puis nous avons élaboré un questionnaire destiné aux médecins généralistes martiniquais afin d’évaluer leur prise en charge en regard des recommandations actuelles françaises.
La prise en charge en médecine générale est-elle conforme aux recommandations ?
Quelles pourraient être les pistes d’amélioration ?
Problème de santé publique
Thèse de Mme Kate LEWIS – décembre 2015
Introduction :
Les médicaments génériques sont indispensables à l’équilibre financier des dispositifs d’assurance maladie. Leur taux de pénétration est bas aux Antilles françaises. Notre objectif était d’étudier le refus de génériques chez les patients guadeloupéens et martiniquais.
Méthodes :
Enquête transversale portant sur un échantillon systématique d’adultes se faisant délivrer des médicaments sur ordonnance un jour donné dans 38 pharmacies sélectionnées aléatoirement (recueil des données effectué par questionnaire téléphonique entre novembre 2014 et janvier 2015). Le refus de génériques était mesuré par la question « Habituellement, acceptez-vous de prendre des médicaments génériques ? ». Étaient explorés les discours et pratiques des professionnels de santé, ainsi que des variables sociodémographiques (âge, sexe, niveaux d’études et de revenu) et cognitives (bénéfices perçus, normes sociales, expériences vécues). L’analyse multivariée a fait appel à la régression logistique multiniveau.
Résultats :
Parmi les 871 participants, 39,5% déclaraient ne jamais ou rarement accepter la prise de médicaments génériques, 35% affirmaient que leur médecin traitant n’en prescrivait jamais, 46,4% pensaient que les médicaments génériques étaient moins efficaces. Toute chose égale par ailleurs, le refus de génériques était fortement associé aux pratiques de prescription du médecin traitant excluant les génériques (OR=2,06 – p<0,001) et à un 6 manque de confiance en leur efficacité (OR=5,25 – p><0,001). L’OR de ce manque de confiance atteignait 5,57 quand l’avis porté par le médecin traitant était négatif (p=0,001). Conclusions Les attitudes des prescripteurs ont un impact considérable sur le refus de génériques par les patients. Les médecins sont une cible majeure d’intervention pour améliorer l’acceptabilité des génériques. ><0,001) et à un manque de confiance en leur efficacité (OR=5,25 – p<0,001). L’OR de ce manque de confiance atteignait 5,57 quand l’avis porté par le médecin traitant était négatif (p=0,001).
Conclusions :
Les attitudes des prescripteurs ont un impact considérable sur le refus de génériques par les patients. Les médecins sont une cible majeure d’intervention pour améliorer l’acceptabilité des génériques. ><0,001). L’OR de ce manque de confiance atteignait 5,57 quand l’avis porté par le médecin traitant était négatif (p=0,001).
Thèse de Mme Laura CERLAND – Juin 2014
Introduction :
Depuis son arrivée en Martinique en Février 2011, la présence du poisson-lion a fortement progressée, responsable d’une augmentation du nombre d’envenimation touchant les marins pêcheurs et les plongeurs professionnels ou amateurs. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’incidence de l’envenimation par le poisson Lion et d’en analyser les caractéristiques cliniques.
Méthodes :
Etude prospective, menée sur 117 patients entre Novembre 2011 à février 2014 dans le service des urgences du CHU de Martinique, les cabinets des médecins généralistes et la régulation du SAMU.
Résultats :
Les patients présentaient des signes généraux tels qu’une tachycardie, une hypotension, une bradycardie, une hypertension, une polypnée. Le tableau clinique était caractérisé par une douleur intense avec œdème local, des paresthésies, des crampes, un œdème extensif, une éruption cutanée, des troubles digestifs, un malaise, des paralysies. Les complications étaient principalement infectieuses. Parmi les autres complications, on retrouvait une nécrose cutanée, un syndrome de loge, un choc anaphylactique, une paralysie de l’hémicorps droit. Durant la période de l’étude, le nombre d’envenimation est passé de 29 cas sur un an, à 88 cas la deuxième année, soit trois fois plus de cas. L’incidence du nombre de cas d’envenimation est en augmentation.
Conclusions :
L’envenimation par le poisson-lion représente un problème de santé publique en Martinique.
Thèse de Mr DESROUSSEAUX-AMIRBEKIAN Goeffroy Henri – Avril 2014
La Guyane, logée entre le Surinam et le Brésil (Figure 1), est une région et un département d’outre-mer (DROM) français d’Amérique du sud. Avec une superficie de 83 846 km2, la Guyane est le plus grand département français, la plus grande région de France (plus de 15% de la surface de la France métropolitaine) et la moins peuplée après Mayotte. C’est également le département le plus boisé, 96 % du territoire étant couvert d’une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde.
Le saturnisme, symptomatologie de l’intoxication du corps humain par le plomb, dont les sources à l’origine de l’intoxication et la prévalence en France métropolitaine sont connues et contrôlées, fait l’objet d’une réflexion actuellement en Guyane française.
En effet, le saturnisme commence à devenir un problème de santé publique majeur dans l’ouest guyanais, depuis la découverte d’un cas de saturnisme sévère chez une petite fille de 3 ans en juin 2011 qui aura alerté l’ARS et la Cire de Guyane pour établir une enquête dans son village, afin d’en déterminer l’origine, et ainsi pouvoir élargir l’étude à l’ensemble du département.
L’objectif de notre travail est donc d’estimer :
dans un second temps, le niveau d’exposition au plomb en Guyane, inconnu jusqu’à lors.
dans un premier temps, l’imprégnation par le plomb des habitants du village pour dépistage des cas de saturnisme (en particulier chez les enfants de moins de 7 ans) afin de determiner la ou les sources environnementales à l’origine de l’imprégnation, par analyse isotopique du plomb dans le sang, les aliments et les sols.
Neurologie
Thèse du Mme Karine ROSILLETTE – Novembre 2013
Les accidents vasculaires cérébraux constituent un problème de santé publique en raison de leurs lourdes conséquences médicales et socio-économiques (3ème cause de mortalité, 1 cause de handicap acquis de l’adulte).
Les accidents vasculaires cérébraux constituent un problème de santé publique en raison de leurs lourdes conséquences médicales et socio-économiques (3ème cause de mortalité, 1ère cause de handicap acquis de l’adulte).
ERMANCIA II (Etude Réalisée en Martinique et Centrée sur l’Incidence des Accidents vasculaires cérébraux) est une étude épidémiologique réalisée en population générale sur 1 an entre le 1er novembre 2011 et le 31 octobre 2012. Les objectifs étaient de faire le point sur l’incidence et les caractéristiques des AVC en Martinique et d’évaluer leur évolution sur 13 ans en les comparant à l’étude ERMANCIA I (1998-1999). A l’issu de notre étude, 764 AVC ont été recensés dont 570 AVC incidents répondant aux critères de l’OMS. L’âge moyen était de 71,6 ans et 53.3% était des hommes. L’incidence brute était de 146/100 000 habitants/an (95% IC, 134-158). Standardisée à l’âge de la population française continentale et du monde, l’incidence était respectivement de 155 (95%IC, 142-168), et 77 (95%IC, 70-84). Les infarctus, les hématomes intracérébraux et les hémorragies méningées représentaient 80.5, 15.4 et 3.3%. L’HTA était le facteur de risque modifiable majoritairement retrouvé (68,2%) suivi du diabète (28.5%). A un mois, la mortalité était de 17,5% et le pourcentage de patients dépendants (score de Rankin modifié ≥ à 3) était de 53%. En 13 ans, l’incidence des AVC a diminué de 30% en moyenne. La population féminine a beaucoup plus bénéficié de cette réduction, particulièrement dans la tranche d’âge 65-74 ans (-69%). Bien que non significative, la mortalité à un mois a également diminué (17.5% vs 19.1%) reflétant probablement l’amélioration de la prise en charge des AVC (création de la filière ERMANCIA et de l’unité neuro-vasculaire en 2003).
La Martinique appartient désormais aux rares régions du monde disposant de taux d’incidence séquentiels. Nos résultats sont probablement la conséquence des différentes actions de prévention menées durant la dernière décennie. L’ensemble de la filière AVC va pouvoir s’adapter aux nouvelles données de l’AVC en Martinique. Les actions de prévention devront également se concentrer sur la population masculine qui a été moins concernée par la réduction de l’incidence de l’AVC.
Thèse du Mr Kevin HUTCHELEON – Novembre 2013
Introduction :
La maladie de Dupuytren est une maladie fibro-proliférative du fascia palmaire résultant en une rétraction de l’aponévrose palmaire pouvant entraîner la flexion progressive et irréductible d’un ou plusieurs doigts. La maladie est décrite principalement dans les populations caucasiennes et rares dans les populations africaines ou asiatiques. Les facteurs de risques de la maladie sont en encore discutés, mais la prédisposition raciale est encore de pensée courante.
Objectif :
L’objectif de cette étude est de décrire la maladie de Dupuytren en Martinique, et de rechercher des particularités de la maladie de Dupuytren au sein de la population afrocaribéenne.
Méthode :
Cette étude rétrospective, descriptive réalisée entre 2004 et 2012, a inclus les patients ayant consulté un chirurgien orthopédiste pour la maladie de Dupuytren, dans les services référents de chirurgie de la main de la Martinique. Les caractéristiques démographiques, les facteurs de risque de la maladie et les caractères cliniques ont été répertoriés, analysés et comparés aux données de la littérature, puis comparés entre les groupes ethniques.
Résultats :
Sur 59 patients inclus, 23 patients (32,5%) étaient d’origine ethnique afro caribéenne. La moyenne d’âge des patients au moment de la consultation était inférieure d’environ 8 ans chez les sujets d’origine caucasienne (p=0,0012). Nous n’avons pas retrouvé de différence significative (p= 0,63) entre les groupes ethniques concernant les facteurs de risque de la maladie.
Conclusion :
Les caractéristiques démographiques, les facteurs de risque et les caractéristiques cliniques de la maladie de Dupuytren apparaissent similaires dans les populations caucasiennes et afro caribéenne. La maladie de Dupuytren n’est désormais plus une maladie rare dans les populations d’origines africaines
Thèse du Dr Anne-Sophie CARDIN – Septembre 2016
Depuis quelques décennies, des scientifiques s’attachent à étudier l’impact de substances chimiques sur l’environnement, la faune et l’être humain. Certaines d’entres elles ont pour caractéristique d’interférer avec le système hormonal : ce sont les perturbateurs endocriniens (PE). Au fil du temps, les études se multiplient et mettent en évidence l’impact sanitaire de nombreuses molécules sur la santé, non seulement chez l’animal mais aussi chez l’Homme. Ces pathologies sont multiples, souvent chroniques et mettent en danger chaque espèce touchée.
Le sujet des PE, de plus en plus abordé dans les médias, figure comme une des thématiques de santé majeures du XXIème siècle. Les molécules mises en cause ne cessent de susciter l’attention de spécialistes
quant à leurs effets néfastes sur la santé. Présentes de façon ubiquitaire dans l’environnement, notamment dans l’alimentation, l’air, l’eau et de nombreux produits de consommation courante, elles induisent une forte prise de conscience de la part des scientifiques et font accroître le nombre de signaux d’alerte lancés.
L’objectif est de protéger l’environnement, mais aussi l’espèce humaine des vraisemblables dangers qui la menacent : troubles de la fertilité, obésité, troubles de l’attention chez l’enfant, puberté précoce, cancers,
pathologies cardio-vasculaires… Les pathologies sont nombreuses. Les études réalisées sur une variété impressionnante de molécules décrites comme PE ont pu faire évoluer les politiques et faire interdire
certaines d’entre elles dans les produits courants. Néanmoins, de nombreux PE sont encore en libre circulation, avec une exposition quotidienne de l’être humain et notamment des enfants. Le rôle des
politiques est à ce stade essentiel : limiter voire interdire l’utilisation des substances toxiques mises en cause, avec en face des lobbies puissants et préoccupés par leurs propres intérêts économiques au détriment des consommateurs qui ne sont pas, eux-mêmes, exempts de toute responsabilité à travers leurs modes de vie.
Le rôle de prévention contre les risques liés aux PE est alors indispensable en médecine. Les recommandations officielles de bonnes pratiques n’existent pas encore. Néanmoins, une prise de conscience
de la part des praticiens s’impose dans le but d’informer les patients contre les risques auxquels ils sont exposés à court, moyen et long termes à cause de telles molécules, et cela aussi bien pour les personnes elles mêmes que pour leur descendance.
Ophtalmologie
Thèse du Dr Rabih HAGE – Octobre 2012
Objectif:
Décrire l’évolution de la fonction visuelle en dehors des poussées dans la Neuromyélite optique (NMO) et la comparer à celle de la sclérose en plaque (SEP) afin de déterminer s’il existe une composante progressive dans l’aggravation de l’acuité visuelle de ces patients.
Méthode :
Une étude longitudinale a inclus l’ensemble des patients SEP et NMO ayant eu au moins 2 évaluations de leur fonction visuelle à au moins un an d’intervalle sans aucune poussée inflammatoire entre les visites. Les données suivantes ont été recueillies : Acuité visuelle, Vision des contrastes, Champ visuel automatisé par technologie à doublement de fréquence (TDF), Epaisseur des fibres nerveuses rétiniennes péripapillaires (CFNR). Les patients, issus des 3 départements français d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane) et de la collectivité de Saint-Martin, ont été suivis au CHU de Fort-de-France du mois de juillet 2007 au mois de mai 2012.
Résultats :
83 yeux de 42 patients parmi lesquels 15 NMO et 27 SEP ont été inclus. L’analyse longitudinale de leur acuité visuelle n’a pas montré de diminution significative sur les acuités des contrastes élevés. En revanche, les yeux de patients SEP sans antécédent de névrite optique diminuaient de façon significative leur sensibilité au contraste sur la période de suivi (Sloan 1.25 :-4,81 ; p=0,04) ainsi que la déviation moyenne de leur champ visuel TDF (-1,85 ; p=0,039). L’épaisseur de la CFNR était également significativement plus faible lors de la consultation de suivi chez les patients SEP qui accusaient une perte de 4,56 µm (p<0,0001). En ce qui concerne le groupe NMO, aucun des paramètres relevés n’a diminué de façon significative entre les 2 évaluations. ><0,0001). En ce qui concerne le groupe NMO, aucun des paramètres relevés n’a diminué de façon significative entre les 2 évaluations.
Conclusion :
Alors qu’il existe une aggravation infra-clinique de la fonction visuelle dans la SEP, étayée par les données structurelles de la CFNR, les patients NMO maintiennent une acuité stable pendant les phases silencieuses de la maladie. Cette nouvelle donnée jamais démontrée jusqu’alors est en accord avec l’absence d’inflammation chronique qui différencie sa physiopathologie de celle de la SEP. Il en résulte que le traitement de la NMO doit s’attacher au traitement des poussées et à leur prévention, la neuroprotection n’ayant ici qu’un intérêt limité.
Autres sujets
Thèse de Stéphanie URSULET – Octobre 2017
Introduction : Les enquêtes descriptives sur l’activité des médecins libéraux en Martinique sont rares, en particulier sur la qualité de vie. La qualité de vie est une préoccupation actuelle dans la population médicale. L’objectif de notre enquête était de décrire des caractéristiques démographiques et professionnelles des médecins libéraux en Martinique en 2017 ainsi que le ressenti de leur qualité de vie.
Méthode : Une enquête a été réalisée auprès de tous les médecins libéraux de la Martinique, entre février et mai 2017. Un questionnaire auto-administré anonyme a été envoyé via un lien en ligne par mail et par courrier postal. L’analyse statistique a été effectuée dans un environnement SAS.
Résultats : Sur 260 médecins, 54,7% étaient des hommes, l’âge moyen était de 52 ans (σ = 12), ils avaient en moyenne 2 enfants et 78,6 % vivaient en couple. 65,4% étaient des omnipraticiens. 79,2% exerçaient en libéral exclusif, 58,8% en cabinet individuel et 83,6% en secteur 1. 39% avaient une activité de garde. Ils effectuaient en moyenne 7,1 demi-journées par semaine (ó = 2) et 52,4 % avaient vu entre 100 et 200 patients les 7 derniers jours. Ils prenaient en moyenne 6,4 semaines de vacances par an (ó= 3,3) et estimaient la qualité de vie de leurs week-ends à 7/10 (ó = 2,2) et de leur vie professionnelle à 6,6/10 (ó = 2,2).
Discussion : Les médecins avaient sensiblement les mêmes caractéristiques que ceux de l’hexagone, sauf qu’ils étaient moins nombreux proportionnellement à travailler en cabinet de groupe et en secteur 2. Plus de 80% étaient satisfaits de leur qualité de vie des week-ends et professionnelle. Certains étant peu ou pas satisfaits, il serait intéressant d’aborder le « burn-out » dans une prochaine étude.
Conclusion : Les résultats de notre enquête pourraient éclairer le choix des futurs praticiens désirant s’installer en libéral en Martinique.
Thèse de Marguerite WINCKLER – Février 2023
Introduction : Aux Antilles, l’obésité constitue un véritable problème de santé publique. Le nombre de personnes qui en souffrent ne cesse d’augmenter. Ce phénomène continue sa progression, surtout chez les femmes en âge de procréer. Une mauvaise alimentation et un manque d’activités physiques en sont les causes principales. L’activité physique adaptée a de nombreux effets bénéfiques sur la santé des femmes enceintes, en post-partum, et sur le foetus. Par ailleurs, les risques liés à cette activité sont très faibles. La pratique sportive doit donc être encouragée après une évaluation médicale et en l’absence de contre-indication. L’activité physique est reconnue depuis 2011 comme une thérapeutique non médicamenteuse. Dans le cadre de la lutte contre la sédentarité, le 26 janvier 2016, l’article L. 11712-1 du code de santé publique a introduit la possibilité pour le médecin traitant de prescrire une activité physique adaptée aux patients en affection longue durée. Le 2 mars 2022, cet article est modifié et ouvre cette prescription à tous les médecins pour les personnes atteintes d’une maladie chronique, présentant des facteurs de risques, et en perte d’autonomie.
L’objectif principal de notre étude était d’évaluer la prescription d’activité physique adaptée auprès des femmes enceintes et en post-partum, par les médecins généralistes, les gynécologues et les endocrinologues, en Martinique. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les pratiques en termes de recommandations et de promotion d’activité physique adaptée, et d’identifier les freins en lien avec cette prescription.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive quantitative, menée par un questionnaire anonyme adressé par courrier électronique de juillet à octobre 2022 aux médecins généralistes, gynécologues et endocrinologues, en Martinique.
Résultats : Sur les 103 médecins interrogés, 18 médecins (14 médecins libéraux (ML) et 4 médecins hospitaliers (MH)), ont certifié prescrire une activité physique adaptée. La grande majorité d’entre eux (95,45% ML, 97,56% MH) ont déclaré utiliser le conseil oral pour la promotion d’APA. Les principaux freins identifiés étaient les manques de formation/ connaissance (37% ML, 75% MH), de structure (37% ML, 41% MH), et de support (32% ML, 60% MH). Les principaux outils suggérés pour faciliter cette prescription étaient : une formation spécifique (MH 50%, ML 25,58%), une fiche type standardisée (MH 87%, ML 48,84%), et un réseau sportsanté (MH 62%, ML 48,84%).
Discussion : A la lumière de ces résultats, il paraît donc important d’encourager la prescription et la promotion d’activité physique adaptée aux femmes enceintes et en post-partum. Des organismes sport-santé et un réseau de soins non médicamenteux dédiés seraient à développer en Martinique. Ces organismes, au sein desquelles médecins, paramédicaux et éducateurs en activité physique travaillant en collaboration, permettraient d’organiser des formations et d’apporter une structure pour encadrer cette prescription.
Thèse de Jeanne PIERRE (janvier 2024)
Introduction : Le développement du numérique en santé, l’e-santé, (comprenant le dossier médical partagé, le logiciel
métier et les messageries de santé sécurisées) a été favorisé par une politique publique dès 2010 et ont connu une accélération avec la crise sanitaire de 2020. L’e-santé peut être une réponse aux difficultés actuelles de démographie médicale et aux inégalités de soins mais aussi aux problèmes du vieillissement de la population et au développement des pathologies chroniques.
L’usage des messageries de santé sécurisées (MSS) permet d’accroître la qualité des soins par une meilleure coordination entre les différents acteurs de santé et apporte donc une réelle sécurité du parcours de soin, pour le patient, et pour les médecins. (1) et (2). Dans la littérature, il n’existe pas d’étude concernant le gain de temps apporté par l’utilisation d’une
messagerie sécurisée, mais Dr DUFRENNE dans sa thèse estime que compte tenu des technologies employées pour dématérialiser un document (scanner, logiciels métiers…) on estime à 3 minutes par document le temps nécessaire pour cette opération. Il en résulte une moyenne de 3 heures de temps économisées par semaine pour un médecin généraliste à raison d’une moyenne de soixante documents scannés par semaine. (3)
Nous trouvons en revanche dans la littérature de nombreuses études qui soulignent que la plupart des médecins libéraux estiment consacrer trop de temps aux tâches administratives (4) et (5).
A une époque, où l’accès au soin et la démographie médicale en déclin sont au cœur de nombreux débats et préoccupations, plusieurs études ont montré que l’utilisation des outils numériques permet un gain de temps, et une diminution des dépenses de santé. (6)
La transmission des courriers (lettre de sortie, compte rendu de consultation, résumé de décharge) générés par ordinateur par courrier électronique offre la méthode la plus efficace pour communiquer entre praticiens.
L’objectif de notre travail est d’établir un état des lieux de l’utilisation des messageries sécurisées (MSS) par les médecins libéraux en Martinique en 2022, afin de déterminer si la médecine ambulatoire en Martinique s’est adaptée aux nouveaux moyens de communication sécurisés.
Nous avons fait l’hypothèse que l’utilisation des messageries sécurisées avait augmenté ces dernières années, mais que l’utilisation n’était cependant pas encore étendue à l’ensemble des médecins libéraux de Martinique en 2022.
Une partie de notre travail consiste à identifier les freins à l’utilisation des messageries de santé sécurisées par les médecins libéraux en Martinique.
Notre travail a également cherché à repérer les leviers pour faciliter le déploiement des MSS, afin, d’améliorer et de développer l’offre et les modalités d’utilisation des MSS, pour une meilleure couverture en Martinique.