Thèse de Florian DELECROIX – Octobre 2018

 Introduction :

Une étude des connaissances, attitudes et comportements relatifs à la protection solaire chez des enfants de CM1, a été réalisée en Martinique en 2018. Cette étude retrouve un manque de connaissances en matière de prévention solaire chez les enfants ainsi que des comportements solaires à risques sur la plage et à l’école. Suite à cette étude, une campagne de prévention solaire a été mise en place dans ces écoles. L’objectif était d’évaluer le rôle de cette campagne de prévention sur les connaissances, les attitudes et les comportements relatifs à la protection solaire chez ces mêmes enfants actuellement en classe de CM2, en Martinique.

Matériels et méthodes :

L’étude a été réalisée de manière prospective, multicentrique, transversale, sur la base d’un auto-questionnaire. Elle s’est déroulée chez les enfants de CM2 au sein de vingt classes dans sept écoles du secteur sud de la Martinique. L’étude s’est déroulée en deux phases. La première phase, de novembre à décembre 2018, correspondait à la campagne de prévention. Des cours furent réalisés dans les classes. Des flyers ainsi que des casquettes ont été distribués aux élèves. La deuxième phase, de mai à juin 2019, a permis d’évaluer les connaissances et les comportements des élèves par le biais d’un auto-questionnaire de 25 questions rempli en classe. Il portait sur les principales caractéristiques socio-démographiques, une estimation du phototype selon Fitzpatrick, les antécédents de brûlures solaires, les modalités de protections solaires à la plage et à l’école, les connaissances des recommandations de protection solaires ainsi que les connaissances de l’effet du soleil sur la santé.

 Résultats : 

Sur 456 élèves, 255 questionnaires ont été complétés (consentements éclairés des parents.)
L’étude comparative avant/après a eu lieu sur les 228 élèves ayant participé aux études de 2018 et de 2019. Le sex ratio H/F était de 0,96 et l’âge moyen était de 10,6 ans. Sur les 228 élèves, 59,2% se souvenaient des cours sur le soleil ayant eu lieu dans l’école en début d’année. Les connaissances des enfants en matière de protection solaire semblent améliorées par rapport à l’étude de 2018. En effet, 67,1% des élèves savaient que le soleil peut provoquer des problèmes de santé contre 46 % avant la campagne de prévention. Concernant la crème solaire 67,1% des élèves savent qu’il faut l’appliquer toutes les 2 heures contre seulement 51,4% avant la campagne de prévention. Concernant les comportements à la plage, l’application de crème solaire reste identique avec seulement 15,3% des enfants qui en applique toutes les 2 heures, contre 17% avant la campagne de prévention. Cependant l’utilisation des moyens de protection mécanique semble être globalement meilleure. À l’école, le comportement reste globalement identique. Seul le port de la casquette pendant le sport semble s’être amélioré avec 45,6% des élèves qui l’utilisent contre seulement 37% en 2018. Enfin, le nombre de coups de soleil a légèrement augmenté avec 46,5 % des élèves qui affirment avoir eu un coup de soleil durant les 6 mois précédant l’étude contre 42% des élèves en 2018.

Discussion :

L’étude avant/après, montre que la réalisation de cours de prévention solaire au sein des
écoles permet d’améliorer les connaissances des enfants en matière de protection solaire. Cela a permis une amélioration modérée de l’utilisation des moyens de protections solaires. La campagne de prévention ne semble pas avoir permis une diminution du nombre de coups de soleil chez les enfants. Il serait souhaitable d’effectuer cette campagne chez des enfants plus jeunes et de façon répétée afin de pouvoir modifier leurs comportements.

Thèse de Sophie GUFFROY – Octobre 2018

 Introduction :

L’exposition solaire pendant l’enfance en milieu tropical est peu documentée, à l’exception de certaines régions anglophones (Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Floride), alors que la surexposition aux UV pendant l’enfance est un facteur de risque certain de mélanome à l’âge adulte. En particulier, il n’existe à notre connaissance aucune étude française publiée sur les risques solaires en milieu scolaire tropical.
L’objectif était d’évaluer les risques relatifs à l’exposition solaire chez des enfants scolarisés en niveau CM1, en Martinique, ainsi que leurs connaissances sur la prévention solaire.

 Matériel et méthodes :

Il s’agissait d’une enquête par auto-questionnaire réalisée en Martinique de Janvier à Avril 2018 chez les enfants de CM1 de vingt classes sur sept écoles du secteur Centre, Sud Caraïbe. 26 questions portaient sur les principales caractéristiques sociodémographiques, une estimation du phototype sur la base du questionnaire de Fitzpatrick (type I, II, III de Fitzpatrick regroupés en clair et IV, V, VI en foncé), les principales modalités de protection solaire, les accidents d’exposition solaire dans la vie de tous les jours et en milieu scolaire. Ce questionnaire était complété d’un questionnaire à destination des enseignants.

Résultats :

Sur 442 élèves, 287 questionnaires ont été complétés (consentements éclairés des parents). Le sex-ratio H/F était de 1, l’âge moyen de 9,3 ans. 76% des enfants s’estimaient d’origine antillaise ou métis et 18,8% métropolitains. 48,4% correspondaient à un phototype clair. 40,8% déclaraient avoir eu au moins un coup de soleil (CDS) sur les 6 derniers mois, et 5,6% avoir déjà eu un CDS « grave » (avec des phlyctènes ou nécessitant une prise
médicamenteuse ou une hospitalisation). Six de ces CDS « graves » étaient survenus chez des enfants de peau foncée et 10 chez des enfants à peau claire. 16,4% des enfants déclaraient avoir déjà eu un CDS à l’école. Les connaissances des enfants étaient assez bonnes, de manière hétérogène selon les questions. Seulement 46,3% des élèves savaient que le soleil peut engendrer des problèmes de santé. 43,2% des élèves pensaient que les nuages les protègent efficacement du soleil. Cependant, 94,7% des enfants savaient que la crème solaire sert à protéger la peau, mais seulement 51,4% savaient qu’il faudrait l’appliquer toutes les deux heures.

Discussion :

Nos résultats fournissent des données originales sur les risques solaires dans un exemple de milieu scolaire tropical français. Il paraît nécessaire de déployer des moyens de prévention solaire adaptés aux activités scolaires récréatives ou sportives, ce que nous allons mettre en place dans l’année.

Thèse de Mme Marion VILLARD – Mai 2016

Introduction :

Les kitesurfeurs sont soumis en Martinique à un niveau extrême d’ensoleillement en raison de la position tropicale et de la réflexion du rayonnement UV en milieu maritime. Il existe des recommandations internationales de protection solaire, mais non spécifiques des conditions extrêmes d’ensoleillement. Il n’existe aucune publication sur la photoprotection des kitesurfeurs en zone tropicale.

L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les connaissances et comportements des kitesurfeurs concernant l’exposition aux rayonnements solaires et leur recours à une protection solaire sur l’ile de la Martinique.

Matériels et Méthodes :

Les kitesurfeurs majeurs résidant ou en vacances en Martinique ont complété un questionnaire auto-administré entre le 20 janvier et le 23 février 2016 sur les plages du Vauclin et des Trois Ilets de la Martinique. Une enquête plus qualitative par entretien face à face a également été menée auprès de 5 kitesurfeurs.

Résultats :

Sur les 106 kitesurfeurs ayant complété le questionnaire, 92 ont été inclus dans l’étude, 26 femmes et 66 hommes de phototype clair, âgés en moyenne de 35 ans pour les femmes et 38 ans pour les hommes, pour moitié en vacances sur l’ile de la Martinique. 61 % des kitesurfeurs connaissaient la fréquence d’utilisation et le renouvellement de la 13 crème solaire. En pratique 67 % d’entre eux utilisaient la crème solaire sur la quasitotalité de leur session de kite surf.

Plus de 90 % des kitesurfeurs ont eu recours à une protection vestimentaire type lycra, bermuda. 55 % et 27 % utilisaient respectivement les lunettes de soleil et le couvre chef. 74 % déclaraient avoir eu un coup de soleil au cours des 6 derniers mois. La totalité des coups de soleil sévères étaient survenus chez les vacanciers.

Conclusion :

Malgré de bonnes connaissances théoriques, les kitesurfeurs se protègent insuffisamment, notamment en ce qui concerne l’utilisation de lunettes et d’un couvre chef, et la fréquence des coups de soleil est élevée, les ¾ ayant déclaré un coup de soleil au cours des 6 derniers mois. Les vacanciers semblent beaucoup plus à risque que les résidents quant à la survenue de coups de soleil sévères. Il conviendrait de mettre en place des stratégies de prévention solaire ciblées (médecins généralistes, écoles de kitesurf) et les moyens de prévention devraient être optimisés (stick écran – masque de vue – casque).

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